Un vent souleve les epaves
 
 De mon esprit ahuri
 
 Et mes pensees deviennent esclaves
 
 D'une soudaine melancolie
 
  
  Comme un espoir qu'on avilit
 
 Comme une plainte, comme un bruit
 
 Qui me transperce, m'etourdie
 
 Qui me renverse et m'envahit
  
 
 Je bois le flot de mes envies
 
 Puis les recrache, les vomis
 
 Sur le cimetiere ou je languis
 
 Comme un cadavre sans logis
  
 
 J'abrege l'enfer de ma vie
 
 Ce soir encore, cette nuit
 
 J'entends toujours cette melodie
 
 Comme une sirene en furie
 
 J'ecoute encore la litanie
 
 De mon silence et mon ennui
  
 
 Je sens les blessures de mon corps
 
 Qui se propagent comme une onde
 
 Autour de moi comme une ronde
 
 Toujours plus fort
  
 
 Elle est ma mort, elle est ma vie
 
 Fait mon plaisir et mon ennui
 
 Elle me reclame, elle me poursuit
 
 Comme une femme qu'on trahie
 
 Elle me condamne et me ravi
 
 Brule mon ame, mon elegie
  
 
 Une larme, o mon ami
 
 Sur le drame de ma vie
 
 Je me condamne a l'acedie
 
 Je la chante comme je la crie
 
 Mon elegie