1. 1

    Claude Nougaro - Tu verras

  2. 2

    Claude Nougaro - Cécile, Ma Fille

  3. 3

    Claude Nougaro - Kiné

  4. 4

    Claude Nougaro - Le cinema

  5. 5

    Claude Nougaro - Le Jazz Et La Java

  6. 6

    Claude Nougaro - Paris mai

  7. 7

    Claude Nougaro - Armstrong

  8. 8

    Claude Nougaro - Je suis sous

  9. 9

    Claude Nougaro - L'île Hélène

  10. 10

    Claude Nougaro - La pluie fait des claquettes

  11. 11

    Claude Nougaro - Locomotive d'or

  12. 12

    Claude Nougaro - Nougayork

  13. 13

    Claude Nougaro - Toulouse

  14. 14

    Claude Nougaro - À bout de souffle

  15. 15

    Claude Nougaro - À bout de souffle (Blue Rondo à la Turk)

  16. 16

    Claude Nougaro - À coeur perdu

  17. 17

    Claude Nougaro - À la mode

  18. 18

    Claude Nougaro - À tes seins (Saint Thomas)

  19. 19

    Claude Nougaro - Allez les verts

  20. 20

    Claude Nougaro - Ami chemin

  21. 21

    Claude Nougaro - Arme d'amour

  22. 22

    Claude Nougaro - Art Mineur

  23. 23

    Claude Nougaro - Assez

  24. 24

    Claude Nougaro - Autour de minuit

  25. 25

    Claude Nougaro - Beaucoup de vent

  26. 26

    Claude Nougaro - Berceuse à pépé

  27. 27

    Claude Nougaro - Bidonville (Berimbau)

  28. 28

    Claude Nougaro - Blanche-Neige

  29. 29

    Claude Nougaro - Bleu blanc blues

  30. 30

    Claude Nougaro - Bras dessus bras dessous

  31. 31

    Claude Nougaro - Brésilien

  32. 32

    Claude Nougaro - C'est ça la vie

  33. 33

    Claude Nougaro - C'est Eddy

  34. 34

    Claude Nougaro - C'est une Garonne

  35. 35

    Claude Nougaro - Ça fait mal

  36. 36

    Claude Nougaro - Ça tourne

  37. 37

    Claude Nougaro - Cadence

  38. 38

    Claude Nougaro - Chanson pour le maçon

  39. 39

    Claude Nougaro - Chanson pour Marilyn

  40. 40

    Claude Nougaro - Chansons de pirates

  41. 41

    Claude Nougaro - Clodi Clodo

  42. 42

    Claude Nougaro - Comme l'hirondelle

  43. 43

    Claude Nougaro - Comme une Piaf

  44. 44

    Claude Nougaro - Côte d'azur

  45. 45

    Claude Nougaro - Dali Gala

  46. 46

    Claude Nougaro - Dansez sur moi

  47. 47

    Claude Nougaro - Déjeuner sur l'herbe

  48. 48

    Claude Nougaro - Demain je chanterai

  49. 49

    Claude Nougaro - Des voiliers

  50. 50

    Claude Nougaro - Don Quichotte et Sancho

  51. 51

    Claude Nougaro - Facon Chaplin

  52. 52

    Claude Nougaro - Fleur bleue

  53. 53

    Claude Nougaro - Harlem (Fables of Faubus)

  54. 54

    Claude Nougaro - Hymne

  55. 55

    Claude Nougaro - Il faut tourner la page

  56. 56

    Claude Nougaro - Il y avait une ville

  57. 57

    Claude Nougaro - Ile de Ré

  58. 58

    Claude Nougaro - J'ai perdu le Mont Blanc dans la neige

  59. 59

    Claude Nougaro - Je crois

  60. 60

    Claude Nougaro - Jet set

  61. 61

    Claude Nougaro - Jojo le projo

  62. 62

    Claude Nougaro - L'amour meurt jeune

  63. 63

    Claude Nougaro - L'amour sorcier

  64. 64

    Claude Nougaro - L'enfant phare

  65. 65

    Claude Nougaro - L'irlandaise

  66. 66

    Claude Nougaro - La Chanson

  67. 67

    Claude Nougaro - La chanson du scaphandrier

  68. 68

    Claude Nougaro - La clé

  69. 69

    Claude Nougaro - La danse

  70. 70

    Claude Nougaro - La décharge

  71. 71

    Claude Nougaro - La marche arrière

  72. 72

    Claude Nougaro - La neige

  73. 73

    Claude Nougaro - La planète bleue

  74. 74

    Claude Nougaro - Le chat

  75. 75

    Claude Nougaro - Le coq et la pendule

  76. 76

    Claude Nougaro - Le gardien de phare

  77. 77

    Claude Nougaro - Le K du Q

  78. 78

    Claude Nougaro - Le paradis

  79. 79

    Claude Nougaro - Le Rouge et le Noir

  80. 80

    Claude Nougaro - Les Don Juan

  81. 81

    Claude Nougaro - Les mains d'une femme dans la farine

  82. 82

    Claude Nougaro - Les mines de charbon

  83. 83

    Claude Nougaro - Les p'tits bruns et les grands blonds

  84. 84

    Claude Nougaro - Les pas

  85. 85

    Claude Nougaro - Les points

  86. 86

    Claude Nougaro - Ma fleur

  87. 87

    Claude Nougaro - Martia Martienne

  88. 88

    Claude Nougaro - Mater

  89. 89

    Claude Nougaro - Maudit

  90. 90

    Claude Nougaro - Montparis

  91. 91

    Claude Nougaro - Nobody knows

  92. 92

    Claude Nougaro - Pacifique

  93. 93

    Claude Nougaro - Pauvre Nougaro

  94. 94

    Claude Nougaro - Plume d'ange

  95. 95

    Claude Nougaro - Pommier de paradis

  96. 96

    Claude Nougaro - Prisonnier des nuages

  97. 97

    Claude Nougaro - Quatre boules de cuir

  98. 98

    Claude Nougaro - Rap idyllique

  99. 99

    Claude Nougaro - Rimes

  100. 100

    Claude Nougaro - Rock a Renaud

  101. 101

    Claude Nougaro - Rue Saint-Denis

  102. 102

    Claude Nougaro - Schplaouch!

  103. 103

    Claude Nougaro - Sensuel

  104. 104

    Claude Nougaro - Si cigales m'étaient contées

  105. 105

    Claude Nougaro - Sing Sing song

  106. 106

    Claude Nougaro - Soeur ame

  107. 107

    Claude Nougaro - Tchin-Chine

  108. 108

    Claude Nougaro - Tout Feu Tout Femme

  109. 109

    Claude Nougaro - Toutes les filles m'ont suivi

  110. 110

    Claude Nougaro - Tu dormiras longtemps

  111. 111

    Claude Nougaro - Un été

  112. 112

    Claude Nougaro - Une bouteille à la mer

  113. 113

    Claude Nougaro - Une petite fille

  114. 114

    Claude Nougaro - Une rivière des Corbieres

  115. 115

    Claude Nougaro - Very Nice

  116. 116

    Claude Nougaro - Vie violence

  117. 117

    Claude Nougaro - Vieux Vienne

  118. 118

    Claude Nougaro - Visiteur

Plume d'ange

Claude Nougaro

Vous voyez cette plume ?Eh bien, c'est une plume... d'angeMais rassurez-vous, je ne vous demande pas de me croire, je nevous le demande plus.Pourtant, écoutez encore une fois, une dernière fois, monhistoire.Une nuit, je faisais un rêve désopilant quand je fusréveillé par un frisson de l'air.J'ouvre les yeux, que vois-je ?Dans l'obscurité de la chambre, des myriades d'étincelles...Elles s'en allaient rejoindre, par tourbillonnementsmagnétiques,un point situé devant mon lit.Rapidement, de l'accumulation de ces flocons aimantés,phosphorescents, un corps se constituait.Quand les derniers flocons eurent terminé leur course, un angeétait là, devant moi, un ange réglementaire avec les grands ailes de lait.Comme une flèche d'un carquois, de son épaule il tire une plume,il me la tend et il me dit :"C'est une plume d'ange. Je te la donne. Montre-la autour detoi.Qu'un seul humain te croie et ce monde malheureux s'ouvrira aumonde de la joie.Qu'un seul humain te croie avec ta plume d'ange.Adieu et souviens-toi : la foi est plus belle que Dieu. "Et l'ange disparut laissant la plume entre mes doigts.Dans le noir, je restai longtemps, illuminé, grelottant d'extase,lissant la plume, la respirant.En ce temps-là, je vivais pour les seins somptueux d'une passionnéfaste.J'allume, je la réveille :"Mon amour, mon amour, regarde cette plume... C'est uneplume d'ange ! Oui ! un ange était là... Il vient de me ladonner... Ohma chérie, tu me sais incapable de mensonge, de plaisanteriescabreuse... Mon amour, mon amour, il faut que tu me croies, ettu vas voir... le monde ! "La belle, le visage obscurci de cheveux, d'araignées de sommeil,me répondit :"Fous-moi la paix... Je voudrais dormir... Et cesse de fumerton satané Népal ! "Elle me tourne le dos et merde !Au petit matin, parmi les nègres des poubelles et les premierspigeons, je filai chez mon ami le plus sûr.Je montrai ma plume à l'Afrique, aux poubelles, et biensûr, aux pigeons qui me firent des roues, des roucoulementsde considération admirative.Je sonne.Voici mon ami André.Posément, avec précision, je vidais mon sac biblique, monoreiller céleste :"Tu m'entends bien, André, qu'on me prenne au sérieux etl'humanité tout entière s'arrache de son orbite de malédictionguerroyante et funeste. A dégager ! Finies la souffrance, la sottise. Lajoie, la lumière débarquent ! "André se massait pensivement la tempe, il me fit un sourire ému,m'entraîna dans la cuisine et devant un café, m'expliquaque moi, sensible, moi, enclin au mysticisme sauvage, moi devaisreconsidérer cette apparition.Le repos... L'air de la campagne... Avec les oiseaux précisément,les vrais !Je me retrouve dans la rue grondante, tenaillant la plume dans mapoche.Que dire ? Que faire ?" Monsieur l'agent, regardez, c'est une plume d'ange."Il me croit !Aussitôt les tonitruants troupeaux de bagnoles déjàhargneuses s'aplatissent. Des hommes radieux en sortent, auréolésde leursvolants et s'embrassent en sanglotant.Soyons sérieux !Je marchais, je marchais, dévorant les visages. Celui-ci ? Lapetite dame ?Et soudain l'idée m'envahit, évidente, éclatante... Abandonnonsles hommes !Adressons-nous aux enfants ! Eux seuls savent que la foi est plusbelle que Dieu.Les enfants... Oui, mais lequel ?Je marchais toujours, je marchais encore. Je ne regardais plus lagueule des passants hagards, mais, en moi, des guirlandes devisages d'enfants, mes chéris, mes féeriques, mes crédules mesouriaient.Je marchais, je volais... Le vent de mes pas feuilletait Paris...Pages de pierres, de bitume, de pavés maintenant.Ceux de la rue Saint-Vincent... Les escaliers de Montmartre. Jemonte, je descends et me fige devant une école, rue du Mont-Cenis.Quelques femmes attendaient la sortie des gosses.Faussement paternel, j'attends, moi aussi.Les voilà.Ils débouchent de la maternelle par fraîches bouffées, parbouillonnements bariolés. Mon regard papillonne de frimousses enminois, quêtant une révélation.Sur le seuil de l'école, une petite fille s'est arrêtée.Dans la vive lumière d'avril, elle cligne ses petits yeux dejais, unpeu bridés, un peu chinois et se les frotte vigoureusement.Puis elle prend son cartable orange, tout rebondi demathématiques modernes.Alors j'ai suivi la boule brune et bouclée, gravissant derrièreelle les escaliers de la Butte.A quelque cent mètres elle pénétra dans un immeuble.Longtemps, je suis resté là, me caressant les dents avec le becde ma plume.Le lendemain je revins à la sortie de l'école et le surlendemainet les jours qui suivirent.Elle s'appelait Fanny. Mais je ne me décidais pas à l'aborder. Etsi je lui faisais peur avec ma bouche sèche, ma sueur sacrée,ma pâleur mortelle, vitale ?Alors, qu'est-ce que je fais ? Je me tue ? Je l'avale, ma plume ?Je la plante dans le cul somptueux de ma passion néfaste ?Et puis un jeudi, je me suis dit : je lui dis.Les poumons du printemps exhalaient leur première haleine depeste paradisiaque.J'ai précipité mon pas, j'ai tendu ma main vers la têtefrisée... Au moment où j'allais l'atteindre, sur ma propreépaule, unepesante main s'est abattue.Je me retourne, ils étaient deux, ils empestaient le barreau :"Suivez-nous."Le commissariat.Vous connaissez les commissariats ?Les flics qui tapent le carton dans de la gauloise, dusandwich...Une couche de tabac, une couche de passage à tabac.Le commissaire était bon enfant, il ne roulait pas lesmécaniques, il roulait les r :" Asseyez-vous. Il me semble déjà vous avoir vu quelquepart, vous. Alors comme ça, on suit les petites filles ?- Quitte à passer pour un détraqué, je vais vous expliquer,monsieur, la véritable raison qui m'a fait m'approcher de cetteenfant.Je sors ma plume et j'y vais de mon couplet nocturne etmiraculeux.- Fanny, j'en suis certain, m'aurait cru. Les assassins, lespolices, notre séculaire tennis de coups durs, tout ça, c'étaitfini, envolé !- Voyons l'objet, me dit le commissaire.D'entre mes doigts tremblants il saisit la plume sainte et lafait techniquement rouler devant un sourcil bonhomme.- C'est de l'oie, ça..., me dit-il, je m'y connais, je suis duPérigord.- Monsieur, ce n'est pas de l'oie, c'est de l'ange, vous dis-je!- Calmez-vous ! Calmez-vous ! Mais vous avouerez tout demême qu'une telle affirmation exige d'être appuyéepar un minimum d'enquête, à défaut de preuve.Vous allez patienter un instant. On va s'occuper de vous.Gentiment hein ? gentiment. "On s'est occupé de moi, gentiment.Entre deux électrochocs, je me balade dans le parc de la cliniquepsychiatrique où l'on m'héberge depuis un mois.Parmi les divers siphonnés qui s'ébattent ou s'abattent sur lesaimables gazons, il est un être qui me fascine. C'est unvieilhomme, très beau, il se tient toujours immobile dans une allée duparc devant un cèdre du Liban. Parfois, il étend lentement les bras et semble psalmodier un texte secret, sacré.J'ai fini par m'approcher de lui, par lui adresser la parole.Aujourd'hui, nous sommes amis. C'est un type surprenant, unsavant, un poète.Vous dire qu'il sait tout, a tout appris, senti, perçu, percé,c'est peu dire.De sa barbe massive, un peu verte, aux poils épais et tordus leverbe sort, calme et fruité, abreuvant un récit où toutes les mystiques, les métaphysiques, les philosophies s'unissent, serassemblent pour se ressembler dans le puits étoilé de samémoire.Dans ce puits de jouvence intellectuelle, sot, je descends, seaudébordant de l'eau fraîche et limpide de l'intelligencealliéeà l'amour, je remonte.Parfois il me contemple en souriant. Des plis de sa robe de bure,ils sort des noix, de grosses noix qu'il brise d'un seul coupdans sa paume, crac ! pour me les offrir.Un jour où il me parle d'ornithologie comparée entre OlivierMessiaen et Charlie Parker, je ne l'écoute plus.Un grand silence se fait en moi.Mais cet homme dont l'ange t'a parlé, cet homme introuvable quipeut croire à ta plume, eh bien, oui, c'est lui, il est là, devant toi !Sans hésiter, je sors la plume.Les yeux mordorés lancent une étincelle.Il examine la plume avec une acuité qui me fait frémir de latête aux pieds." Quel magnifique spécimen de plume d'ange, vous avez là,mon ami.- Alors vous me croyez ? vous le savez !- Bien sûr, je vous crois. Le tuyau légèrement cannelé, lanacrure des barbes, on ne peut s'y méprendre.Je puis même ajouter qu'il s'agit d'une penne d'AngelusMaliciosus.- Mais alors ! Puisqu'il est dit qu'un homme me croyant, le mondeest sauvé...- Je vous arrête, ami. Je ne suis pas un homme.- Vous n'êtes pas un homme ?- Nullement, je suis un noyer.- Vous êtes noyé ?- Non. Je suis un noyer. L'arbre. Je suis un arbre. "Il y eut un frisson de l'air.Se détachant de la cime du grand cèdre, un oiseau est venu seposer sur l'épaule du vieillard et je crus reconnaître,miniaturisé, l'ange malicieux qui m'avait visité.Tous les trois, l'oiseau, le vieil homme et moi, nous avons ri,nous avons ri longtemps, longtemps...Le fou rire, quoi !

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