Voici, fugace, la nuit Des amours complices Du morne descend la brise Au parfum de mélasse
Sans joie, sans peine Sans un mot, sans un sourire Dieu fait, qu'ils se comprennent Ils n'ont, rien à se dire Mais, les années Leur ont enseigné La sagesse Elle, douce mulâtresse Et lui, de sa seule présence Comblé
Dans un silence confortable Ils se sont retirés Que seuls percent les kabrit-bwa De leur chant guttural Scrutant le ciel et les étoiles Dans leur doux carnaval Ils vont sombrer tous deux Dans un bonheur caché